ARGT

Association Régionale Genève Tennis

President du TC Drizia-Miremont, Pierre Bacle est bien connu dans le tennis genevois depuis des décennies. Ayant occupé plusieurs postes au sein de l’ARGT, il est maintenant responsable de Genève Tennis Senior et s’occupe notamment de la fameuse Gazette, un magazine annuel qui raconte la vie du mouvement senior genevois. Rencontre avec un passioné de la petite balle jaune.

 

Bonjour Pierre. Vous êtes responsable de Genève Tennis Senior. Quand avez-vous commencé à jouer au tennis ?

J’ai commencé quand j’étais au Poly à Lausanne (ndlr : Ecole Polytechnique Fédérale). Je n’allais pas beaucoup en cours mais j’allais beaucoup au tennis (rires). Dès que j’ai découvert le tennis, c’est devenu une passion et depuis, je me suis occupé de mon tennis un petit peu et beaucoup de celui des autres. J’ai d’abord été responsable des juniors genevois il y a 30 ans. Je suis aussi président du club ici (ndlr : Drizia-Miremont), où j’ai été aussi responsable de la commission technique et de la commission juniors. Depuis plus de 10 ans, je suis responsable des seniors genevois et ça se passe très bien.

Quel est votre cahier des charges ?

L’organisation et la supervision de toute l’activité senior des clubs, l’encouragement d’autres seniors à nous rejoindre ou prolonger la durée de vie dans le tennis en les regroupant entre eux. Parce que dans les clubs, parfois ça fonctionne en cercle fermé et le fait qu’ils jouent avec les seniors d’autres clubs leur donne plus d’envie de continuer.

Quelles sont les activités du groupement senior ?

Nous nous retrouvons le mardi, on ne fait que du double généralement. En principe, on joue 45 minutes, suivies de 45 minutes d’arrêt et à nouveau 45 minutes de jeu, donc en tout une heure et demie de jeu, en changeant de partenaire et en tenant compte des niveaux de jeu. Ensuite, c’est apéro à midi et repas en commun. Cela fait toujours des demi-journées agréables. Maintenant, les seniors ont pris l’habitude de réserver leurs mardis pour des doubles seniors!

Est-ce qu’il y a un classement ?

Non. Au début, on comptait les scores, mais on a vite arrêté parce qu’il y avait des bagarres (rires) ! On compte les points sur le terrain, mais après on oublie. En juillet et août, les doubles se disputent dans les clubs genevois, l’organisation est faite par le groupement genevois mais, sur place, la rencontre est organisée et supervisée par le responsable de club. En hiver, par contre, les doubles sont organisés et supervisés par le groupement, par moi-même. 72 seniors jouent tous les matins et 24 l’après-midi. Et là on fait un programme sur 20 semaines.

Il y a beaucoup d’activités à côté, n’est-ce pas ?

Oui, le groupement genevois organise aussi des semaines de vacances, des rencontres amicales avec Vaud et Valais, des soirées, des tournois officiels. On organise beaucoup de choses pour que les gens aient du plaisir, il n’y a pas que le tennis. Le tennis est une petite partie.

Est-ce une particularité genevoise d’avoir un groupement de seniors au tennis ?

Cela a démarré à Genève. Francine Oschwald, qui est une ancienne championne suisse de tennis, a lancé le système à Genève en l’an 2000. Puis elle est devenue responsable senior au niveau romand, puisqu’à l’époque existait l’association romande de tennis, qui a été remplacée par les régions définies par Swisstennis. Elle a donc développé cela dans les cantons romands, Neuchâtel, Fribourg, etc. Et moi j’ai repris le genevois. Et cela fonctionne vraiment très bien. Et à chaque fois qu’il y a besoin de bénévoles pour la Coupe Davis ou le Challenger par exemple, les seniors sont toujours disponibles parce qu’ils ont le temps et adorent le tennis.

Venons-en à la Gazette. C’est vous qui l’avez lancée au départ ?

La Gazette a été faite avec Francine au début, mais ce n’était pas la même, c’était plutôt une espèce d’agenda. C’est ce qui se passe maintenant dans les autres cantons. Quand j’ai repris la Gazette, on a commencé à mettre des articles parce que c’est plus attractif. Dans le dernier numéro par exemple, il y a des articles des responsables seniors qui parlent de leur club. Mais les années précédentes, on a laissé s’exprimer 5-6 seniors sur leur vie. Parce qu’un senior, on ne sait pas ce qu’il a fait dans sa vie ! Et les gens se sont bien prêtés au jeu.

Elle est annuelle ?

Oui, elle est annuelle maintenant. Avant, elle était bi-annuelle mais cela demandait trop de travail.

Quel est le but de la Gazette ?

Le but c’est qu’une fois par année les gens lisent ce qui se passe et prennent du plaisir. Cela sert aussi à mettre en évidence  nos sponsors, et à remercier les titulaires du “pass’senior”, qui est une carte de membre qui permet au propriétaire de cette carte d’inviter une personne à jouer gratuitement dans son club.

Quel est le public qui la lit ?

Les seniors eux-mêmes et aussi les présidents de clubs. C’est tiré à 1000 exemplaires, qui sont distribués aux clubs et aux seniors.

Qui sont les rédacteurs ?

Ce sont des membres de Genève Tennis Seniors principalement. Quand il  y a des escapades, nous demandons généralement aux seniors de prendre des photos et l’organisateur se débrouille pour avoir un article, soit écrit par lui-même, soit par un participant. On essaye, dans chaque numéro, qu’il y ait toujours un représentant qui parle de son club.

Où peut-on se procurer la Gazette  ?

Tous ceux qui ont le pass’senior la reçoivent à domicile. Les clubs reçoivent chacun 20-30 exemplaires qu’ils mettent à la disposition de leurs membres. La Gazette est aussi disponible sur le site Internet de l’ARGT.

Parlons maintenant du tennis genevois. Quelle est votre opinion générale sur les jeunes joueurs du canton ?

C’est difficile à dire. Le tennis a changé, les joueurs ont changé. Ils rêvent depuis tout jeunes d’être pros, d’être champions du monde… et puis ils arrêtent dès qu’ils réalisent que ce sera très difficile d’y arriver, 2-3 exceptions mises à part. C’est dommage, car il n’y a plus cette catégorie de joueur amateur qui continue de jouer quel que soit son niveau. Aujourd’hui, ils voient la face brillante, la gloire, mais ne voient pas le travail qu’il y a derrière. Et ils finissent par caler. Je ne crois pas que ce soit la conséquence d’un manque d’engagement des clubs ou des groupements, je pense que c’est le terreau qui n’est pas là. Je ne sais pas si dans les autres sports c’est pareil.

Chez les adultes, il y a beaucoup de gens qui pratiquent le tennis mais peu qui sont licenciés…

Il y en a de moins en moins. Il n’aiment pas les confrontations, ils veulent jouer quand il fait beau… Même chez les jeunes qui suivent pourtant de nombreux cours ça arrive, c’est très bizarre. Pourtant, ces juniors sont bien encadrés et même accompagnés aux tournois par leurs enseignants. Comme je le disais avant, je pense qu’il n’y a pas le matériau. Au Drizia, on a un junior tous les 2-3 ans qui arrive N4, c’est-à-dire dans les 100 meilleurs suisses, d’autres clubs genevois aussi, mais à l’époque il y avait près de 20 juniors classé N4 dans les clubs du canton.

Dans le tennis masculin, on dit qu’après Roger et Stan, il n’y a pas grand-chose qui suit derrière.

Mais Stan est arrivé au sommet très vite, une fois sa vitesse de croisière atteinte. Il a gagné deux fois le Challenger au Drizia à 19 et 20 ans. Après, il lui a fallu du temps pour se former et tout d’un coup il a décollé pour atteindre un niveau exceptionnel. Je pense qu’un Laaksonen ou un autre junior suisse peut arriver à un bon niveau international en trois ans.

 

 

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